Cédric Sueur, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Le spécisme est le classement, humain, des animaux selon des critères subjectifs. Si les hommes sont égaux en droits, doit-il en être de même pour les animaux ?
Dans la société médiévale, les animaux étaient étroitement associés à la vie quotidienne des humains ; on leur prêtait vices et vertus, et même une raison sensible.
Une société végane et antispéciste se fonde sur une vision quelque peu simpliste du monde animal. Et ses principes ne peuvent être mis en œuvre dans un monde globalisé.
En diabolisant les animaux pour dénoncer les violences dont 90 % des femmes sont victimes dans les transports, la RATP recycle un stéréotype éculé et risque l’inefficacité.
Il faut à la langue française un mot qui évoque à la fois la conscience, le ressenti et les émotions des animaux. Le terme anglais « sentience » qui dit tout cela mérite d’entrer au dictionnaire.
Professeur de psychologie sociale, membre honoraire de l’Institut universitaire de France (IUF), directeur de la MSH Alpes (CNRS/UGA), Université Grenoble Alpes (UGA)